Depuis le début de la crise sanitaire, vous êtes nombreux à attendre, plus que de coutume, plus que de raison, mais aussi plus que de supportable, le paiement de vos allocations de chômage.
Ce n’est plus un secret pour personne, les organismes de paiement (CAPAC et syndicats) sont actuellement totalement dépassés par la crise et par le volume des demandes qu’ils ont eu à traiter depuis le début de la pandémie.
Et vous êtes donc très nombreux, à défaut de parvenir à établir un contact avec votre organisme de paiement, à vous tourner vers le secteur associatif pour trouver une aide administrative ou juridique permettant de mettre un terme à cette épreuve de l’attente, qui a mis bon nombre de personnes dans des situations d’endettement dont elles mettront longtemps à se sortir.
Et très nombreux aussi dépités et révoltés d’entendre que Personne ne semble avoir de réels moyens à mettre en œuvre pour tenter d’accélérer les choses, pour vous permettre de recevoir, dans un délai raisonnable, une allocation qui vous est due, parce que vous en remplissez les conditions, dans le cadre du système de la sécurité sociale.
Tout le monde dit être conscient du problème, la presse l’a déjà (un peu) relayé, le Ministre de l’Emploi a même été interpellé sur la question et y a répondu dans le courant du mois de janvier (voir la réponse de Mr le Ministre Dermagne en Commission des Affaires sociales, de l’Emploi et des Pensions du 12 janvier 2021 (pp. 7 à 9 et 15 à 16)- https://www.lachambre.be/doc/CCRI/pdf/55/ic327.pdf)
Mais vous attendez toujours, ou peut-être que votre attente s’est enfin terminée?…
Nombreux d’entre vous se sont tournés, pendant cette attente, vers le CPAS, pour obtenir une « avance » sur vos allocations de chômage, pour peu que vous ayez été dans les conditions d’accès au revenu d’intégration sociale. Mais là aussi il a fallu attendre, et parfois longtemps, parce qu’il fallait au moins avoir la preuve que vous aviez introduit une demande d’allocations de chômage, ce qui a souvent pris du temps aussi… Mais surtout, parce que les CPAS sont eux-mêmes déjà dépassés par l’afflux des nouvelles demandes auquel ils font face depuis le début de la pandémie, et que ces demandes d’avance sur allocations sociales viennent encore en ajouter une couche…
Voilà que la « dignité humaine », cette grande Dame au nom de laquelle un revenu minimal vital doit en principe être garanti à toute personne, en prend encore pour son grade…
Mais c’est la faute à Personne visiblement, puisque Tout le monde semble impuissant… Ce serait donc juste la faute à ce satané virus !
Alors, en ce samedi 20 février 2021, Journée mondiale de la Justice sociale, nous tenons à dire notre solidarité, avec toutes les personnes, qui comme vous, ou comme l’un de vos amis ou voisins, sont dans l’attente d’un droit, reconnu par notre Etat social, en peine pour le moment d’assurer un de ses engagements fondamentaux, contenu dans l’article 23 de notre Constitution…
Article 23 de la Constitution belge
Chacun a le droit de mener une vie conforme à la dignité humaine.
A cette fin, la loi, le décret ou la règle visée à l’article 134 garantissent, en tenant compte des obligations correspondantes, les droits économiques, sociaux et culturels, et déterminent les conditions de leur exercice.
Ces droits comprennent notamment :
1° le droit au travail et au libre choix d’une activité professionnelle dans le cadre d’une politique générale de l’emploi, visant entre autres à assurer un niveau d’emploi aussi stable et élevé que possible, le droit à des conditions de travail et à une rémunération équitables, ainsi que le droit d’information, de consultation et de négociation collective;
2° le droit à la sécurité sociale, à la protection de la santé et à l’aide sociale, médicale et juridique;
3° le droit à un logement décent;
4° le droit à la protection d’un environnement sain;
5° le droit à l’épanouissement culturel et social;
6° le droit aux prestations familiales.